Retraite : qu’en est-il de la Suisse ?

Les débats actuels autour de la retraite en France nous incitent à nous intéresser de plus prêt au système de retraite suisse. Savez-vous qu’il repose sur 3 piliers ? Le 1er pilier (AVS/AI), le 2ème pilier (LPP) et le 3ème pilier (a ou b). Voyons cela plus en détail :

1- La prévoyance obligatoire : le 1er Pilier (AVS, AI)* ?

Comme toute retraite obligatoire, le 1er pilier est destiné à combler en partie la perte de revenus liée à l’arrêt de l’activité professionnelle (en cas de départ à la retraite, de décès ou d’invalidité).
Différentes rentes sont ainsi versées selon le motif de cette cessation d’activité : une rente vieillesse pour la retraite, une rente invalidité ou une rente survivant (en cas de décès du conjoint).
Le 1er pilier est financé par l’employé, l’employeur, le canton et la confédération. Il faut avoir un numéro d’AVS ainsi qu’une carte pour pouvoir en bénéficier, ce qui est obligatoire si vous habitez ou travaillez en Suisse.

* Assurance-vieillesse et survivants (AVS), Assurance invalidité (AI)

2- La prévoyance professionnelle : le 2ème Pilier (LPP)

La cotisation au 2ème pilier est obligatoire pour tout salarié travaillant en Suisse soumis à l’AVS et percevant un revenu annuel d’au moins 22’050 francs dès 2023. Le montant de celle-ci dépend de plusieurs critères : l’âge, le salaire ainsi que le plan de prévoyance de l’entreprise.

Le taux minimum de cotisation est fixé par la loi fédérale :

  • Taux de cotisation de 7% entre 25 et 34 ans
  • Taux de cotisation de 10% entre 35 et 44 ans
  • Taux de cotisation de 15% entre 45 et 54 ans
  • Taux de cotisation de 18% entre 55 et 54 ans

La part de l’employeur est au moins égale à celle du salarié. La répartition est en général 50% à la charge du salarié et 50 % à la charge de l’employeur mais ce dernier peu contribuer de manière plus importante.

Le 1er ainsi que le 2ème pilier représenteront environ 60 % du dernier salaire, son but étant de complémenter les rentes de vieillesse, d’invalidité ou de survivant.

3- La prévoyance individuelle : le 3ème Pilier (a ou b)

Même si elle est facultative, la prévoyance privée est bien inscrite dans la Constitution Fédérale, ce qui en fait le 3ème pilier du système de retraite suisse. En effet, la souscription volontaire est encouragée par la déduction des sommes versées des revenus soumis à l’impôt direct.

Le 3ème pilier a (prévoyance liée) est lié à l’âge de départ à la retraite, il constitue d’une part un revenu complémentaire pour la retraite mais peut aussi être utilisé pour défiscaliser une partie des revenus (pour 2023 : 7056 CHF maximum).
Les frontaliers peuvent le souscrire mais attention cependant, la loi sur l’imposition à la source des personnes physiques du 16 janvier 2020, implique que cette déduction est uniquement possible en cas de déclaration de quasi-résident pour les frontaliers. Une fois l’âge de la retraite atteint, les rentes du 3ème pilier viennent compléter celles du 1er et du 2ème pilier. Contrairement au 2ème pilier, il n’y a pas de retrait par anticipation possible en principe avant l’âge de la retraite.

Le 3ème pilier b (prévoyance libre) est une assurance vie souscrite uniquement par les résidents suisses. Il n’offre pas les mêmes avantages fiscaux mais contrairement au 3ème pilier a les fonds sont disponibles dès la fin du contrat (5, 10 ou 20 ans). Des retraits
anticipés sont également possibles mais peuvent être soumis à de la fiscalité.
 

En conclusion, le système de retraite Suisse est complet et permet à chacun de s’assurer un revenu selon ses besoins et ses possibilités. Il va de soi qu’il ne faudra pas compter uniquement sur la prévoyance obligatoire qui représente à taux plein un
montant maximal de 2450 chf par mois. Pour cela il faudra avoir cotisé à taux plein pendant 44 ans et avoir perçu un salaire annuel moyen de 88 200 CHF.